Depuis l’arrivée de GPT-3, puis de ChatGPT et autres outils basés sur l’intelligence artificielle générative, le monde de la rédaction web est en ébullition. Certains y voient une révolution technologique, d’autres une menace directe pour les rédacteurs humains. Mais entre fantasmes, promesses marketing et usage réel, où se situe la vérité ?
Chez Ty Rédac, on prend le temps de poser les choses : ce contenu n’est ni un cri d’alarme, ni un discours pro-IA béat. Il s’agit d’un regard lucide, structuré et documenté, à destination de tous ceux qui écrivent pour le web, avec ou sans IA.
Ce que l’IA peut (vraiment) faire en rédaction web
L’intelligence artificielle est capable de :
- Générer du texte cohérent à partir d’une consigne
- Résumer un article, reformuler une phrase, ou traduire un passage
- Générer des plans ou titres à partir d’un mot-clé
- Simuler des styles rédactionnels variés
ce qui est le cas dans les modèles de langage tels que ceux d’OpenAI ou d’Anthropic.
➨ Ces fonctionnalités sont très utiles en phase de pré-rédaction, de structuration ou pour gagner du temps sur des tâches répétitives intrinsèques au travail du rédacteur web.
Mais l’IA n’a pas d’intention de communication, pas de regard critique (ou du moins très variable selon le prompt donné), pas de compréhension du contexte métier (encore une fois, ceci dépend du prompt donné).
Elle ne remplace ni la vision éditoriale, ni l’expérience humaine…. sauf si vous le documentez dans les données et indications que vous donnez dans vos prompts et dans votre propre gpt !
Un prompt bien pensé, un contenu bien ficelé
Le prompt correspond à l’instruction que vous donnez à une intelligence artificielle via un outil ou non pour générer du contenu texte, visuel etc.
Dans le cas d’une IA générative, c’est votre brief éditorial : plus il est précis, plus le texte produit sera pertinent, lisible et exploitable.
Un prompt bien formulé permet à l’IA de générer un contenu :
structuré de façon logique
adapté à la cible et au ton souhaité
cohérent avec l’intention de recherche
optimisable facilement pour le SEO
Il peut inclure : l’objectif du texte, le ton attendu, une structure précise, le contexte métier, des contraintes SEO ou encore des éléments spécifiques à intégrer.
Un prompt vague donne un texte fade.
Un prompt bien conçu devient un véritable levier de production éditoriale.
C’est à vous de piloter l’outil, pas l’inverse.
Ce n’est pas l’outil qui fait la qualité du contenu.
C’est le brief, la stratégie, la relecture et l’intention humaine.

Les avantages d’une IA en rédaction web
• Productivité accrue
Qu’espérez-vous en utilisant l’IA ? En tant que rédacteur web, vous attendez certainement un gain de temps, des résumés, des descriptions produits, de variantes de vos textes pour éviter le duplicate content. Voilà, en effet, un exemplaire de ce que peut apporter le soutien rédactionnelle de l’IA générative. Cela permet au rédacteur humain de se concentrer sur l’enrichissement, l’angle éditorial ou encore la cohérence globale du site notamment.
• Structuration rapide
L’IA peut suggérer :
– des plans types,
– des formats de titres ou de sous-titres (H2,H3, etc)
– générer des FAQ
– ou des prompts d’inspiration.
C’est un bon outil de brainstorming, notamment en phase d’idéation ou de démarrage d’un contenu long. Vous pouvez en effet lui demander de brainstormer selon des techniques bien précises, ce qui peut vous apporter une approche différente de la vôtre. En ça en effet, l’IA apporte un + non négligeable.
• Soutien à la créativité
Elle aide à dépasser le syndrome de la page blanche ou celui de l’imposteur en proposant des idées, des reformulations.
L’IA ouvre également des pistes rédactionnelles nouvelles si vous lui demande explicitement dans vos prompts. Elle devient une sorte de co-auteur de brouillons ou de versions de test.
• Assistance multilingue
Lorsque vous devez réaliser des sites dans plusieurs langues, l’intelligence artificielle peut faciliter vos travaux, toutefois moins bien qu’un traducteur qui lui utilisera réellement les éléments de langage des natifs.
Traduction, vérification de tournures, adaptation à un autre registre lexical sont des tâches qui peuvent lui être demandé.
l’IA est un bon allié en traduction dans un contexte mondial… Mais à une condition ! De relire et de corriger systématiquement.

Les limites actuelles de l’IA en rédaction web
• Contenus génériques et sans valeur ajoutée
L’IA génère du contenu statistique, sans stratégie. Elle ne comprend ni l’intention réelle derrière une requête, ni les attentes d’une cible donnée. Résultat : des textes fades, sans relief, ni message clair.
• Hallucinations et erreurs factuelles
Même les meilleurs modèles de l’intelligence artificielle peuvent inventer des références loufoques, en mélanger d’autres, mal interpréter des faits ou générer des citations inexistantes. Ces données fictives peuvent nuire à la crédibilité de votre site et porter atteinte à l’EEAT que vous associe Google.
• SEO fragile sans intervention humaine
Une IA ne pense pas en termes de stratégie de maillage interne, de profondeur sémantique, de complémentarité des articles ni d’optimisation structurelle (balises, arborescence, etc.).
• Aucun sens du contexte métier
Une IA ne sait pas quel ton adopter, comment s’adresser à une cible B2B vs B2C, ni comment traduire les spécificités d’un secteur. C’est au rédacteur de guider, cadrer et affiner le texte généré.
IA et SEO : que dit Google ?
Google a clarifié sa position dès 2023 : le contenu généré par IA n’est pas interdit, s’il est utile et fiable.
Extrait de Google Search Central :
« Using automation—including AI—to generate content with the primary purpose of manipulating ranking in search results is a violation of our spam policies. However, not all use of automation is spam. »
Autrement dit :
🔘 Un contenu généré ET revérifié, retravaillé et optimisé peut être indexé et bien positionné.
🔘 Un contenu généré juste pour être publié en masse, sans valeur réelle, sera potentiellement déclassé.
Google préconise une évaluation rigoureuse du contenu au regard des critères de qualité, d’intention de recherche et d’originalité éditoriale. Ces exigences sont détaillées dans ses documents de référence, notamment les guidelines EEAT et la Helpful Content Update, révisées respectivement en mars 2024 et janvier 2025.
Ce qu’en disent les experts français
• Yann Le Cun, directeur scientifique de l’intelligence artificielle chez Meta , rappelle régulièrement dans ses interventions publiques :
« L’intelligence artificielle est une boîte à outils. Elle ne remplace pas l’intelligence humaine, elle l’augmente. »
Ce propos s’inscrit dans sa vision défendue depuis plusieurs années dans ses interviews, conférences (Collège de France, CNRS, Meta AI blog) et dans son livre « Quand la machine apprend » (Odile Jacob, 2019).
Yann Le Cun insiste sur l’importance de la supervision humaine, du bon sens, et du contexte pour un usage pertinent de l’IA dans tous les domaines, y compris la création de contenu.
• Aurélie Jean, docteure en sciences numériques, entrepreneure et experte en modélisation algorithmique, développe une vision pédagogique de l’IA, avec une grande lucidité.
Elle affirme dans ses tribunes (notamment dans Le Point, Les Échos, L’Express) et comme ici sur Radio-France :
«L’IA génère, mais ne crée pas. L’humain devra toujours rester derrière l’IA pour la programmer et la procurer »
Son livre « Les algorithmes font-ils la loi ? » (Éditions de L’Observatoire, 2021) explore les limites de l’automatisation et souligne l’importance de l’interprétation humaine pour éviter les biais, les dérives ou les simplifications abusives dans le traitement algorithmique, notamment des IA.
• Jean-Gabriel Ganascia, chercheur au CNRS et professeur à la Sorbonne, met en garde depuis des années contre la confusion entre performance linguistique et intelligence réelle.
Dans son ouvrage « Le mythe de la singularité » (Seuil, 2017), il démontre que la maîtrise du langage par une IA ne doit pas être assimilée à de la compréhension ou de la conscience. Cela s’applique pleinement à la rédaction de contenu : générer une phrase n’est pas formuler une pensée.
• Serge Abiteboul, chercheur à l’INRIA et membre du collège de l’Arcep, défend une approche éthique de l’intelligence artificielle. Il plaide pour une vigilance dans l’usage éditorial de l’IA, en particulier face aux risques de désinformation ou de parole automatisée. Écoutez sa conférence pour l’Institut de France en 2024, forte de réfléxions.
Dans « Le temps des algorithmes » (Le Pommier, 2017), il insiste sur le rôle des humains dans l’encadrement de la production algorithmique.
• Joëlle Toledano, économiste et ancienne membre de l’Arcep, insiste dans ses analyses sur les dangers d’un web uniformisé.
Elle alerte sur un risque : celui de contenus trop uniformes. L’IA générative pourrait accentuer cette tendance. Pour l’éviter, les rédacteurs doivent remettre de la variété. De l’émotion. Une pensée vraiment personnelle. Et ce, à chaque contenu produit !

Humaniser l’écriture à l’ère de l’IA
Le ton : ce qui donne vie au texte
C’est le ton qui fait la différence entre un texte fade et un texte engageant. Pédagogique, complice, sérieux, inspirant, accessible… un ton bien ajusté permet de capter l’attention et de fidéliser.
👉 L’IA peut imiter un ton, mais seul un humain peut l’ajuster au contexte émotionnel, culturel ou stratégique.
L’expression des émotions et des sentiments
Un contenu web efficace parle à l’intellect, mais aussi à l’émotion. L’humain capte les subtilités, adapte la structure, module les tournures. L’IA simule, mais ne ressent rien. Elle ne peut pas incarner.
L’émotion augmente la mémorisation, favorise l’engagement et déclenche plus facilement l’action (clic, partage, achat).
L’humanisation du contenu
Ce qui fait la force d’un bon contenu, c’est la présence humaine perçue. Un point de vue, une anecdote, une intention claire, une formulation qui sonne juste… autant d’indices qui distinguent un contenu incarné d’un texte générique.
Rédacteur web + IA : le combo gagnant
Le bon réflexe n’est pas de choisir entre IA ou humain, mais de co-construire :
- L’humain apporte le sens, la stratégie, l’émotion, le contexte métier.
- L’IA ne remplace pas le rédacteur, mais elle l’épaule : elle structure les idées, reformule les phrases, module le ton, suggère des synonymes et propose des plans pour enrichir le contenu.
💡 Conseil Ty Rédac : laissez l’IA amorcer, mais assurez vous-même l’optimisation sémantique, le maillage interne, les CTA, la cohérence et la profondeur éditoriale.
Outils d’IA recommandés pour la rédaction web
Voici une sélection d’outils utiles :- ChatGPT (OpenAI) : génération, reformulation, aide à la créativité
- Claude (Anthropic) : réponse plus fluide, moins de dérives
- Jasper AI : contenu marketing et commercial
- Notion AI : prise de notes intelligente, synthèse
- Zimmwriter : orienté SEO & WordPress
- Copy.ai : fiches produits, pubs, publications sociales
- Scribbr, Smodin : pour la reformulation, l’aide aux résumés
L’intelligence artificielle est un accélérateur, mais en aucun cas une garantie de qualité éditoriale.
Chez Ty Rédac, nous croyons à une rédaction web outillée mais profondément humaine, à la croisée du sens, de la stratégie de contenu et de l’expérience utilisateur.